mardi 27 octobre 2009

Climat l 'UE tente d'arracher un accord sur l'aide aux pays pauvres

Romandie News

BRUXELLES - Les Européens vont tenter de s'entendre cette semaine sur une aide de plusieurs milliards d'euros aux pays pauvres afin de lutter contre le réchauffement du climat, mais ils sont divisés et plus très enclins à la générosité.
Ce dossier est devenu un enjeu majeur des négociations mondiales à moins de deux mois du sommet sur le climat de Copenhague. Et le contexte n'est pas bon.
Les pays de l'UE croient de moins en moins aux chances d'un accord ambitieux en décembre. La Commission déplore "une situation d'impasse" et certains responsables, comme le chef de la diplomatie britannique David Miliband, n'hésitent plus à évoquer un "risque d'échec".
Les Européens ont le sentiment de se faire duper, car ils sont les seuls à avoir déjà pris des engagements contraignants pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (baisse de 20% au moins d'ici 2020), expliquent des diplomates.
Du coup, la France et plusieurs autres pays insistent pour que l'Europe utilise dans les négociations la menace d'une taxe carbone aux frontières afin de faire pression, malgré l'opposition de la Commission européenne et de la présidence suédoise de l'UE.
Le reste du monde se contente pour l'instant de vagues promesses "toutes conditionnelles", s'insurge un négociateur européen. Pire les Etats-Unis, responsables de 25% des émissions de gaz à effet de serre, demandent à différer le début de leur effort à 2030.
Pour limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius, les pays industrialisés devraient réduire leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre d'au moins 30% par rapport à leurs niveaux de 1990.
Concrètement, elles devraient passer de 18,5 milliards de tonnes à 12,9 milliards de tonnes en 2020.
Or pour l'instant, en additionnant les engagements de l'UE et les promesses des Etats-Unis, du Japon et de la Norvège, ils arrivent péniblement à 15,3 milliards de tonnes.
Manquent 2,4 milliards de tonnes, soit l'équivalent de la moitié des émissions annuelles de l'UE. "Cela va représenter un effort considérable", souligne un négociateur européen.
C'est dans ce contexte que les ministres européens d'abord des Finances, mardi, puis de l'Environnement, mercredi se réunissent sur le sujet à Luxembourg, en vue d'un accord final lors d'un sommet des dirigeants européens à la fin du mois.
Ils doivent d'une part voir dans quelle conditions ils accepteraient de porter leur effort global de réduction des émissions à 30%, si le sommet de Copenhague débouche sur un succès. Et surtout se mettre d'accord sur un soutien financier aux pays les plus pauvres, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
La Commission européenne a chiffré les besoins des plus pauvres à 100 milliards d'euros par an au total jusqu'en 2020.
Les pays industrialisés devraient fournir entre 22 et 50 milliards d'euros par an. Ils devraient en outre leur allouer une enveloppe de 5 à 7 milliards d'euros par an pendant les trois premières années suivant la signature de l'accord.Les discussions à Luxembourg vont porter sur "la juste part de l'UE", évaluée entre 2 et 15 milliards d'euros. Mais les échanges les plus durs sont attendus sur la répartition de l'addition, qui devra être calculée selon une pondération encore à définir en fonction de la richesse des pays et de leur pollution.
(©AFP / 18 octobre 2009 09h56)

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