mardi 27 octobre 2009

Climat: l'UE brasse de "l'air chaud" et se dispute sur les gros bateaux

Romandie News
BRUXELLES - Avant le sommet sur le climat de Copenhague, les Européens sont encore divisés sur plusieurs dossiers sensibles au sujet desquels des arbitrages sont espérés lors de réunions de leurs ministres des Finances et de l'Environnement mardi et mercredi.
Voici les principaux:
AIDE AUX PAYS PAUVRES: Les pays riches et émergents vont devoir aider les pays pauvres à faire face aux effets du réchauffement et à développer des économies "faiblement carbonées". Les Européens doivent se mettre d'accord sur leur contribution totale à l'effort, qui atteindra plusieurs milliards d'euros par an, et sur la répartition entre eux de la facture. Avec une question: les montants nationaux seront-ils calculés en fonction de la richesse des pays ou de leur niveau de pollution?
TAXE CARBONE AUX FRONTIERES: La France et l'Allemagne demandent que l'UE en fasse un argument de négociation à Copenhague. Le texte européen en discussion ne parle pas de taxe, mais de mesures d'ajustement appropriées. L'Europe est toutefois divisée. Le Royaume-Uni, la Suède et la Commission européenne sont contre. Les deux camps se vantent de nombreux soutiens.
AIR CHAUD: Il s'agit des droits à polluer accordés aux signataires du protocole de Kyoto qui n'ont été ni utilisés, ni vendus. Ces surplus représentent 7,7 milliards de tonnes d'équivalent CO2 sur la période 2008-2012.
Les plus gros bénéficiaires sont la Russie (1,1 milliard), l'Ukraine (478 millions) et les 10 pays d'Europe de l'Est membres de l'UE (439 millions).
Le problème est sensible car il s'agit de crédits qui ont une valeur: la tonne de CO2 s'échange actuellement entre 13 et 15 euros.
La Commission refuse le report de "l'air chaud" sur la période 2013-2020, mais la mise en vente de ces surplus avant 2012 risque de provoquer l'effondrement des prix du CO2. La solution trouvée au niveau de l'UE pourra servir de référence pour les négociations avec les Russes (2,1 millions de tonnes de CO2 émises en 2005) et les Ukrainiens (425.000 tonnes).
TRANSPORT MARITIME: Aucun effort n'a encore été demandé aux armateurs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de leurs navires. Bruxelles propose une réduction de 20% par rapport à 2005 pour tous les navires marchands du monde, "car il est très facile de changer de pavillon".
Un instrument financier --taxe, vente de droits à polluer-- devra être mis en place et les financements dégagés devraient être alloués aux pays en développement.
Mais le projet menace de tourner court au niveau européen, car les pays méditerranéens --Grèce, Chypre et Malte-- refusent un tel effort.
(©AFP / 18 octobre 2009 09h57)

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